1. Introduction
Pour les lecteurs fidèles de ce blogs qui me lisaient depuis 2009, mon message un peu enigmatique du 29 mai 2013 laissait entendre la fin de ce blog. En effet, l'effort pour rédiger des CRs de courses était devenu plus elevé que celui pour les courir.
J'ai donc décidé de faire un longue pause pour me consacrer à d'autres projets. Le blog n'est pas complètement mort, mais il ne contiendra plus qu'un nombre restreint de CRs et des articles de fond ou sur le matériel, publiés ... quand l'envie m'en prendra.
Ce permier article sur le matériel couvre le thème de la musique en course.
2. Pourquoi courir avec de la musique ?
Sur cette question, on trouve des avis en général assez tranchés. Ceux qui sont farouchement contre, estimant que cela est dangereux et dénature le sport et ceux qui ne s'imagineraient pas courir sans musique.
Je suis pour ma part un adepte de la musique en courant et en ai profité dès que la technique l'a permis. Aux allures auxquelles je cours, vers le 1er tiers du peloton, rares sont les coureurs qui comme moi écoutent de la musique en compéttion, alors qu'ils sont plus fréquents à partir de la deuxième moitié du peloton.
Je cours en musique pour les raisons suivantes :
- Le tempo
Suivant le type d'entraînement ou de compétition, le choix de morceaux de musique appropriés permet à mon organisme de se synchroniser avec le tempo souhaité. Un morceau rapide pour relancer, un morceau lent pour ne pas aller trop vite en récup ou en endurance, un morceau motivant lorsque c'est dur, un hymne à la victoire pour lancer le dernier sprint, etc.. - L'ennui
Lors de sorties longues en solo, on finit vite par s'ennuyer, à mettre un pied devant l'autre, sur un parcours déjà couvert 100 fois. La musique permet de se divertir l'esprit durant ces longs moments, pendant que le corps travaille. - L'isolation
L'isolation que procure la musique me permet d'être dans ma bulle avant et pendant une compétition, me permettant ainsi de gérer le stress et de me concentrer sur mes objectifs.
Par contre je m'abstiens de mettre mes écouteurs dans les circonstances suivantes :
- Les entrainements et sorties en groupe - c'est la moindre des politesses pour les autres coureurs.
- Les compétitions de 10km et moins. Dans ces compétitions rapides, j'ai plus besoin d'être "aware" de la course, d'entendre si des coureurs arrivent derrière moi ou si je suis en train de distancer ceux que je viens de dépasser. Pour les compétitions plus longues, la musique m'aide plus comme il faut tenir un certain tempo.
- Sur des routes avec du trafic et sans trottoir. Pour des raisons de sécurité évidentes. De même je ne mets jamais de musique lors des sorties à vélo, et je pense que ceux qui le font sont des inconscients.
3. Evolution du matériel
Préhistoire - Le Sony Walkman MW-4
Mes premiers essais pour courir en musique datent des années 80. A cet époque la musique portable avait un nom "walkman". Je possédais en 1983 le Sony MW-4, qui figure sur la photo ci-dessous.
Comme on peut le voir, il était lourd et encombrant. Il fallait le crocher à une ceinture, qui ne figure pas dans l'équipement sportif du coureur ou le mettre dans une poche de short latérale, où il avait tendance à balancer et taper sur la cuisse. De plus, les chocs de la course influaient sur la vitesse du moteur et la qualité du son.
Avec 4 piles "AA" (les rechargeables n'existaient pas à l'époque), il avait une très bonne autonomie et un son puissant. Le nombre de morceaux disponibles était donné par la cassette, en général 90 minutes. Le casque d'écoute tenait fermement sur les oreilles.
J'ai très vite abandonné l'idée de courir avec un tel engin. Même si des modèles plus compacts ou prévus pour le sport ont été vendus par la suite, je n'ai pas réessayé. La taille minimale d'un walkman étant celle d'une cassette, il serait toujours trop gros. Pour les mêmes raisons, j'ai ensuite fait l'impasse sur les lecteurs CD portables - bien qu'ils aient résolu le problème des chocs, ils étaient encore plus encombrants.
Premier MP3 - Rio PMP-300
Avançons en 1998 et le début de la révolution digitale - le premier lecteur de musique portable sans pièce mécanique, de la taille d'un paquet de cigarette. Dès l'annonce de la sortie du Rio PMP-300, j'en ai passé commande et ai été un des premiers en Suisse à posséder un lecteur MP3. A l'époque, ce type de produit s'adressait aux geeks, et dans les catalogues ont les trouvait à la rubrique informatique, section "cartes multimédia", avec les cartes graphiques ou audio pour ordinateurs. C'était 3 ans avant que le 1er iPod ne soit produit - ici encore, crApple n'a rien inventé. Ce modèle restera dans l'histoire, car l'industrie US de la musique a tenté d'en interdire la vente, l'écoute de fichiers MP3 étant pour eux illégale. Un juge en a décidé autrement et la révolution digitale a pu commencer.
Avec une pile "AA", il avait une autonomie d'une dizaine d'heures. Il pesait 70 grammes. Le premier modèle disposait de 32Mo de mémoire, qui pouvaient être étendus au moyen d'un carte SD. Le mien totalisait 64Mo. Ces capacités peuvent maintenant sembler ridicules, mais à l'époque c'était une vraie révolution et en compressant bien les MP3, c'était suffisant pour durer une sortie de 45 minutes sans devoir réécouter le même morceau. Le connecteur pour charger de la musique était propriétaire et se branchait sur le port parallèle (imprimante) du PC. Le transfert était très lent - l'USB n'avait pas encore été inventé.
J'ai commencé à courir avec les écouteurs (oreillettes) fournis en même temps que le PMP300, mais j'ai vite constaté qu'aucun ne tenait dans mes oreilles plus de quelques minutes de course, et je m'énervais à les remettre en place. Je suis donc vite passé à un modèle Phillips avec tour d'oreilles, garantissant un maintien durant toute la sortie.
Rio - Nike psa[play 60
Les limites de 32Mo du PMP-300 se sont assez vite fait sentir et en 2001, Nike sort un modèle fabriqué par Rio et conçu pour les sportifs, le psa[play 60, que j'achète dès sa sortie.
On remarque sa forme ovoïde particulière ainsi que la télécommande intégrée dans le cable du casque. Cette dernière ne survivra pas à plus de quelques sorties, mais comme finalement elle n'était pas indispensable à la bonne écoute et avait plutôt tendance à géner le mouvement, je remplacerai le casque par les écouteurs avec tour d'oreille. Le psa[play était aussi livré avec une bande à mettre autour du biceps comprenant un dispositif pour fixer le lecteur. Bien qu'assez pratique, je n'aime pas trop avoir de la masse supplémentaire sur les bras, et le lecteur s'est assez vite retrouvé dans la poche arrière du jogging.
Il pesait 75 grammes et était alimenté par une unique pile "AA". Il disposait de 64Mo de mémoire, extensibles avec l'addition d'une carte jusqu'à 64Mo (total 128Mo). Le transfert avec un PC s'effectuait par un cable USB, mais avec un connecteur spécial qui se branchait à la place de l'entrée du casque qu'on voit sur la photo. Le connecteur spécifique contenait en son centre une prise audio normale, permettant d'utiliser des écouteurs standards.
iRiver T10
Le modèle suivant sera le T10 d'iRiver, en 2005. Disposant de 512Mo de mémoire, c'est un immense saut de capacité. Je l'ai essentiellement choisi car c'était un des derniers modèles à piles ("AA") changeables plutôt qu'à batterie incorporée. Il était relié au PC au moyen d'un connecteur USB (propriétaire..) protégé des intempéries par une languette en plastique. Le T10 disposait d'un écran couleur (peu utile pour courir) et d'un récepteur de radio FM, jamais utilisé. Sa petite taille, son poids de 49 grammes et ses boutons mécaniques permettaient de l'utiliser facilement à travers la poche arrière du jogging.
A la même époque, je décidai de remplacer mes écouteurs bon marché à tour d'oreille Phillips pour passer à une qualité supérieure de casque avec le modèle PMX-200 de Sennheiser. Ce casque combine à la fois l'arceau d'un casque et le tour d'oreille, garantissant un maintien parfait avec une qualité d'écoute bien meilleure.
Sony Walkman NWZ-W252W
Après avoir inventé la musique portable, Sony va amener une nouvelle petite révolution : la musique sans fil ! Et c'est un retour aux sources, puisque la gamme de produits reprend le nom "walkman".
Dès la sortie du W252 en 2010, je m'empressai d'acquérir cette nouvelle technologie prometteuse. Comme on le voit sur la photo (ou pas), le lecteur mp3 et le casque ne font qu'un. Il se pilote par de petits boutons placés sur les écouteurs droite et gauche (qu'on ne voit pas sur la photo, ils sont en dessous).
Dans ma hâte de l'acheter, j'ai commandé le seul modèle disponible, en blanc. Je le regretterai assez vite, car le blanc rend le casque un peu trop apparent à mon goût et le modèle noir devint disponible quelques jours plus tard...
Il dispose de 2Go de mémoire (que je ne remplirai jamais) et est fourni avec une sorte de piedestal permettant de le charger (batterie intégrée, 11 heures d'écoute) et de le connecter au PC. Le piédestal n'est en fait pas nécessaire, un cable USB standard suffit, le connecteur est protégé par une languette de plastique.
Ce modèle présente la particularité d'avoir deux extrémités aimantées, le fait de les réunir éteignant l'appareil.
Malgré son poids plume de 43 grammes, les écouteurs avaient tendance à sortir des oreilles, notamment lors des descentes secouées. En forçant un peu l'angle à la base du cable rigide, la tenue était améliorée mais pas parfaite, et je me suis énervé plusieurs fois à remettre le casque en place au milieu d'une course.
Sony Walkman NWZ-W273B
Bien que convaincu par le principe du Sony, mais pas par son exécution avec le modèle 252, j'attendais avec impatience son successeur qui sortit début 2013. Et je ne fûs pas déçu. Avec 29 grammes, il est bien plus léger que son prédécesseur et tient fermement dans les oreilles en toutes circonstances. Comme on peut le voir sur la photo, il est conçu sur le même principe que le 252, mais un peu plus court et un peu plus haut, avec une forme moins rectangulaire, le rendant plus discret, et surtout.. noir !
Le W273 contient 4Go de mémoire et est en plus étanche, il peut être utilisé en piscine. Les quatre bandes dorées que l'on voit sur la photo sont en fait le connecteur, qui n'est pas protégé. Il doit être placé sur un receptacle propriétaire relié à un cable USB. Ce n'est pas très pratique, mais c'est probablement le prix à payer pour l'étanchéité.
4. Conclusion
J'espère que ce rapide tour à travers les âges de la musique portable pour coureurs vous aura intéressé.
Le prochain article sera un comparatif détaillé entre le Sony W273 et le play2Run RS4.
vs