10ème course des Singes
4ème participation à cette course, et j'ai une contre-performance à effacer. En effet, en 2011, j'avais participé la veille de cette course au CR 2ème quart de marathon des côtes de l'Orbe (10 septembre 2011) et bien que je pensais l'avoir courue en mode en "entraînement", j'ai eu le lendemain une grosse baisse d'énergie dès le début de la course et ai terminé à la ramasse en 43'.
Cette année, j'ai un "plan" ! Comme cette course est toute plate, je vais me fixer un objectif de temps et vais courir à allure constante en regardant ma Garmin. C'est pratiquement la seule course où je peux faire ça, les autres ayant toutes plus ou moins de dénivelé, ce qui ne permet pas de tenir une allure constante.
J'ai répété mon "plan" lors de l'entraînement 3x2000m/3' du mardi précédent. Les premiers 2'000m derrière le coach à 3'55/km. Aux deuxièmes 2'000m, je dépasse le coach qui avait baissé l'allure,mais je laisse partir Antonio qui à accéléré vers la fin, afin de garder la même allure de 3'54/km, puis les derniers 2'000m à 3'52/km d'abord et à 3'46/km, pour finir, comme un sprint de fin de course. Le "plan" peut donc fonctionner en théorie.
En pratique, et le constaterai en rentrant, les mesures de Garmin étaient optimistes par rapport aux dimensions du stade (400m) et j'ai tourné en réalité plus près des 4'05/km que des 3'55/km...
La course des Singes, comme en 2011, soutient l'association vaudoise du diabète, et ceci m'est très cher, un de mes garçons souffrant de cette maladie. C'est d'ailleurs ce qui l'a motivé à s'entraîner et venir courir, de même que son frère, ce qui fait que toute la famille va participer à la course.
Nous devons donc nous lever tôt en ce dimanche matin, car la course des garçons est la première, à 10h30. Nous avons quelques difficultés à partir, car nous sommes en plein dispositif du Grand Prix cycliste de Lausanne. Comme chaque année, il fait beau et chaud, j'ai pratiqué ma routine d'hydratation dès le samedi.
Nous arrivons à 9h30 à Lutry, et cette année pas de problème pour se garer sur le parking proche du centre scolaire.
Nous allons tout de suite chercher nos dossards - j'hérite comme d'habitude du No 1. Comme vous pouvez le constater, le dossard est en tissu. Comme vous constatez aussi, il n'y a pas de scan de flyer dans ce CR, car il n'y a pas de flyer pour cette course. J'ai appris récemment que ces deux curiosités sont liées : en effet la course se veut respectueuse de l'environnement et a donc banni les flyers et dossards jetables.
Robin et Tanguy vont s'échauffer et se préparent sur la ligne de départ. Le "go" leur sera donné avec un peu de retard, il fallait s'assurer que le circuit était libre.
Nous avons donc la casquette de "parents" et allons fièrement encourager les garçons sur leurs 4 km, c'est-à-dire deux fois la boucle que nous allons devoir parcourir cinq fois plus tard. Bravo à mes deux champions !
Après l'arrivée des garçons, c'est à notre tour de nous préparer. Les coureurs arrivent petit à petit et nous les saluons au passage. Je pars m'échauffer avec Christoph et un autre coureur. Nous faisons une fois la boucle et plusieurs autres coureurs se joignent à nous. Une surprise nous attend : le parcours a été remanié dans sa partie orientale et nous fait tourner autour du temple. Et il y a une petite montée avant ! Voila qui bouscule un peu mon "plan" pour une course complètement plate...
Après une première boucle, je continue à m'échauffer sur un km avec Yves et nous allons faire quelques accélérations sur la petite piste de tartan qui jouxte le départ.
A 11h50, je me place sur la ligne de départ. Pour m'éviter de partir trop vite comme les années précédentes, je me positionne en 7-8ème ligne plutôt que 4-5ème à mon habitude. Yves s'est mis un peu plus en avant, sur le côté gauche. A défaut de pistolet, le speaker nous lance un "go" et c'est parti pour 5 boucles et 10 km !
Je suis bien pris à l'intérieur du peloton et le premier virage à gauche est chaud. Christoph est juste à côté de moi. Sur la route qui suit, deux voitures sont restées parquées et nous forcent à faire un crochet. Leurs pare brises arborent de beaux PVs - c'est bien fait pour eux !
Avec Christoph, nous progressons de front dans le peloton. Dès qu'un des deux trouve une ouverture entre des coureurs, il s'y engouffre et l'autre le suit. Nous remontons de plusieurs rangs de cette façon. Nous dépassons notamment Christiane et Armin, bons coureurs, mais qui ont participé au semi des Côtes de l'Orbe la veille et le payent aujourd'hui...
Arrive déjà le virage en épingle qui nous ramène vers Lutry. Il est délicat à négocier, car des arbustes bloquent la visibilité et on ne voit ce qu'il y a après le virage qu'au dernier moment. Sur les quais du port, le parcours s'élargit et je peux mieux gérer mon allure.
Le premier km est bouclé en 4'06 - exactement selon le "plan". Je pense reconnaître devant moi la tignasse d'un coureur rencontré la veille sur Facebook, mais je ne suis pas sûr que c'est lui. J'appelle alors son surnom "Bob Morane". Pendant deux longues secondes il ne se passe rien, puis il se retourne, et c'est en pleine course que nous faisons connaissance "pour de vrai". J'en profite pour le dépasser .
Nous passons au ravitaillement sans nous arrêter, et avons Yves en ligne de mire. Après la longue ligne droite des quais, où les locaux prennent l'apéro sur les terrasses, nous tournons à gauche pour rentrer dans le village et attaquer la petite montée du temple.
Christoph, qui est un peu devant moi, rejoint Yves. Ils parlent ensemble et Yves me montre du doigt. Sont-ils en train de comploter contre moi ? Alors que je dépasse Yves juste au sommet de la montée, Christoph accélère dans la descente. Je ne vais pas le suivre et continuer à mon rythme.
Sans forcer, je vais récupérer les mètres qu'il m'a pris lors du retour sur la longue ligne droite. Nous finissons le premier tour ensemble. Le 2ème km est bouclé en 4'08. Comme au premier tour, nous rattrapons un petit peloton de coureurs emmené par Anne-Laure. Nous progressons de la même manière, un coureur après l'autre. 3ème km en 4'08.
Je ravitaille à ce second tour et prends une éponge mouillée qui me tiendra compagnie pendant deux tours. Sur les quais, nous nous rapprochons d'Anne-Laure, qui a encore deux coureurs qui la suivent. A la petite montée, je donne un coup de kick et dépasse tout ce petit monde. A la descente qui suit, je m'attends à ce que Christoph accélère et passe devant moi, mais ce n'est pas le cas et je ne le reverrai plus. Il faut dire que Christoph prépare un gros trail et avait fait une sortie de plus de 30 km la veille... La suite de la course va s'effectuer en solo.
Au passage à l'arrivée, le 4ème km est bouclé en 4'11, un peu plus lent, mais il y avait le ravitaillement. Le 3ème tour se passe sans événement notable, si ce n'est que je continue à rattraper des coureurs et à en dépasser d'autres qui ont déjà un tour de retard. Un coureur de mon niveau que j'ai dépassé à ce moment a pensé que j'étais dans les premiers et que je lui prenais un tour, à la vitesse à laquelle je l'ai dépassé ! Mais je me ferai aussi moucher par un concurrent qui m'a rapidement lâché.
Nouveau km en 4'11, puis 4'17, la fatigue de la mi-course commence à se faire sentir.
Au 4ème tour, je relance et tourne à 4'14'. Je ravitaille une seconde fois. Alors que je veux prendre le premier gobelet tendu, un coureur me coupe la route et s'en empare. Je suis freiné et alors que je veux prendre le second gobelet, le bénévole qui me le tendait se retourne et je dois presque m'arrêter pour le prendre, en perdant une partie du contenu. J'avale rapidement ce qu'il en reste et me rends compte que j'ai oublié de respirer durant tout l'événement ! Je suis à la limite de l'asphyxie et ai bien de la peine à relancer. Ceci me vaudra mon km le plus lent à 4'21.
Je me rends compte avec étonnement que, contrairement aux années précédentes, je ne me suis pas encore fait prendre un tour par les premiers ! Je m'attends à tout à moment à être dépassé par le vélo de Patrick, organisateur de la course, qui fait office d'ouvreur.
Alors que je termine mon 4ème tour, je sais que j'ai échappé à l' "infamie" de se faire prendre un tour.
Je commence à ressentir une brûlure au poignet gauche. Je verrai à l'arrivée que ma transpiration a attaqué le métal de l'arrière de ma Garmin, et que la corrosion a à son tour attaqué ma peau.
Je commence à être dans le dur, et la perspective de pouvoir accélérer dans le dernier tour semble utopique, mais je vais tenir le rythme comme prévu dans le "plan", même si c'est à une allure un peu inférieure à celle prévue. C'est donc en résistance que je boucle le 9ème km sur les quais, en 4'16. Une fois la montée du temple franchie, je passe en mode fin de course. La droite le long des quais semble interminable, mais l'arrivée est au bout.
J'ai deux coureurs en point de mire, mais ils semblent trop loin pour que je les reprenne. Dans le double virage qui précède l'arrivée, je me retrouve quand même sur leurs talons. Je lance le sprint, mais un des deux coureurs se rabat à l'intérieur du virage et me coupe la route, je me suis fait avoir comme un débutant . Par chance, aucun des deux coureurs, qui ont donc fini devant moi, n'était dans ma catégorie.
Je termine la course en 41'33, soit un peu plus que mon objectif, mais je suis content de ce temps. En 2009, j'avais mis 41'15, mais la course faisait 130 m de moins et était plate, je considère donc ceci comme mon meilleur résultat. Je suis 9ème sur 43 de ma catégorie, ce qui est mon meilleur classement sur une course du Trophée lausannois depuis les 4 ans que j'y participe. Le gagnant de la course ne m' a mis "que" 6 minutes, pas étonnant que je n'ai pas été doublé.
Attention longue tirade sur mes perspectives au Trophée lausannois - vous pouvez zapper tout le texte en gris !
Au Trophée, n'ayant pas effectué la course précédente, je suis tombé de la 10ème à la 12ème place, car deux autres meilleurs coureurs y ont scoré leur 7ème résultat. Yves et Christoph ont bénéficié de la relativement faible participation à Bussigny pour prendre le large au classement intermédiaire avec 30, respectivement 40 points d'avance sur moi.
Après Lutry, je suis toujours 12ème, et ai remonté la moitié de la différence avec Yves (11ème) grâce à mon classement et l'"effacement" du résultat de Pully. Pour les trois courses qui restent, je devrais pouvoir effacer les autres mauvais résultats de début d'année et donc prendre théoriquement 19 points à Yves,ce qui me permettrait de passer en 11ème place. Mais ceci suppose que je finisse les trois courses restantes et avec des classements similaires ou meilleurs que ceux d'Yves. Pour la 10ème place, occupée par Christoph, c'est théoriquement possible, car les effacements me donneraient 30 points sur les 34 qui nous séparent, mais il faudrait encore que je lui prenne 5 points aux classements, ce qui est plutôt illusoire, même en trois courses.
Le 13ème et le 14ème ne sont pas loin derrière moi, à 10, respectivement 15 points. J'ai un avantage de 9, respectivement 0 points sur l'effacement des moins bonnes courses, je devrais donc pouvoir garder, voire consolider mon avance sur eux. Il n'y a maintenant plus de bons coureurs avec moins de 7 résultats et qui pourraient me passer devant.
Je pense donc terminer le Trophée 2012 en 11ème ou 12ème place, au mieux 10ème, au pire 14ème.
Linda termine à nouveau 4ème, un peu marquée par la chaleur. Il nous faudra néanmoins rester pour la remise des prix, car Robin est sur le podium - ils n'étaient que 2 dans sa catégorie.
Ce que j'en retire c'est que le "plan" semble fonctionner, reste à l'appliquer à d'autres courses. A venir, la course de Renens, puis retour aux longues distances avec Morat-Fribourg et le semi de Lausanne, mon dernier objectif de l'année.
Cadeau souvenir : une gourde
Presse
Le Régional du 03.09.2012