30ème cross des Wasimolo
Une semaine après un marathon, déjà une course, voila qui n'est pas raisonnable, me direz-vous. Le contexte fait que j'ai décidé de m'inscrire cette année au championnat des Galops du Terroir, constitué de 9 courses, et il faut participer à au moins 5 courses pour figurer au classement final. J'ai déjà participé à quatre courses, et il n'en reste plus que deux au programme. Linda travaillant le jour d'une des deux courses, les possibilités pour engranger un cinquième résultats sont donc restreintes à la seule participation au cross des Wasimolo.
Je n'y vais donc pas pour chercher à faire un chrono ou une place, mais bien juste pour figurer au classement, ce qui n'est pas très sportif, j'en conviens. Comme la semaine suivante se dispute déjà une autre course du Trophée (le Talent), il s'agit de récupérer du marathon d'ici-là, et j'ai donc choisi de courir à Molondin en mode entraînement.
En ce dimanche matin, nous prenons la voiture pour nous rendre à Molondin, où nous ne sommes jamais allés, laissant le GPS nous guider. Il y a quelques nuages sur Lausanne, mais le temps est généralement ensoleillé, il fait une dizaine de degrés. Comme je ne suis pas encore remis de ma crève, je courrai avec un maillot technique long sur un maillot court et des pantalons 3/4. Comme il s'agit d'un cross, nous mettons nos trails, ce sera une bonne décision. Par précaution, je vais aussi bander ma cheville droite, que j'ai failli tordre la semaine passée.
Alors que nous passons Chavornay sur l'autoroute, nous entrons dans un banc de brouillard que nous ne quitterons plus jusqu'à Yverdon. Il faut un sacré mental pour habiter dans cette région en automne.
Par chance, Molondin se trouve sur les hauteurs de la rive sud du lac de Neuchâtel, et au fur est à mesure que nous montons, le brouillard s'amincit pour laisser place à une belle journée ensoleillée avec de fantastiques couleurs automnales.
Après avoir garé l'auto le long de la route à l'entrée du village, selon les instructions des bénévoles, nous nous rendons au centre du village pour aller chercher nos dossards.
Nous croisons en chemin Raymond Corbaz qui vient encourager ses troupes ! Il nous informera que la dernière montée est assez technique. Plus loin, nous rencontrerons Pierre Fournier, vainqueur du jour, qui nous dira lui que la grande descente est assez technique (comprenez "casse-gueule"). Nous voici donc prévenus.
Sur la place du village se trouve une foule importante de coureurs - c'est l'événement de l'année pour le petit village de Molondin dont la population triple avec les coureurs toutes catégories.
Comme c'est la 30ème édition de cette course, la participation en est encore accrue.
La tente de remise des dossards est pleine à craquer, heureusement que nous étions inscrits à l'avance,cela nous a évité de faire la longue queue.
Alors que l'heure avance, nous allons nous échauffer avec Linda. Je dois reconnaître que je n'ai pas encore récupéré du marathon - l'entraînement de jeudi passé avait été difficile, et ici aussi la machine peine à démarrer. Néanmoins, comme le but aujourd'hui est d' "y aller molo", ça ne me pose pas trop de problème.
Selon les informations que j'ai pu comprendre du parcours, la course commence par une partie relativement plate qui va nous faire tourner sur les hauteurs des vallons du Flonzel et des Vaux jusqu'au 7ème km, puis nous allons plonger dans le vallon et remonter de l'autre côté, pour retrouver l'altitude du départ vers le 10ème km, il restera ensuite 1.5 km à plat pour rejoindre l'arrivée.
A 9h55, je me place dans la zone de départ, un peu plus en arrière qu'à mon habitude pour éviter d'être entraîné par le sprint du départ. A 10h00 le coup de feu nous libère.
Étant parti assez en arrière, je me trouve dans le "gros" du peloton, position à laquelle je ne suis plus habitué. Il s'avère assez vite que la première partie qui semblait assez plate sur le papier est en fait une longue succession de petites montées et descentes.
Sans connaître le parcours, il est difficile pour moi de trouver la bonne allure, mais je me retrouve assez rapidement devant le peloton. Avec Stéphanie, nous nous dépassons plusieurs fois, moi aux montées, elle aux descentes. Les tronçons de route, chemins forestiers et bordure de champs alternent rapidement. Nous passons même à côté d'un pâturage où les vaches se mettent à courir parallèlement à notre trajectoire (et aussi vite que nous). Le tracé est balisé par des flèches aux couleurs des Wasimolo.
Vers le 4ème kilomètre, je me rends compte que mes pulses sont dans le rouge, ce qui n'était pas vraiment le but de la journée et je me force à ralentir, pour ne pas finir la course épuisé, et en prévision de la fameuse montée finale.
Au 7ème km débute la grande descente qui est effectivement vertigineuse, mais des marches en bois ont été posées aux passages les plus raides. Comme la descente n'est pas mon fort, je crains toujours pour mes chevilles, je laisse sportivement passer les coureurs qui savent dévaler.
Au bas de la descente j'entends qu'un coureur me parler - c'est un M50 du Footing qui court dans le groupe moyen- ou même pour le plaisir - il a l'air dans son élément sur cette course et finira quelques secondes devant moi.
Au fond du vallon, nous longeons la rivière et je m'attends à tout moment à voir surgir le mur annoncé, mais il n'en est rien, nous suivrons les cours de la rivière sur près de deux km, la traversant plusieurs fois sur des ponts de bois qui ont été saupoudrés de sciure pour les rendre moins glissant. Un peu avant le 9ème km, il y a des marches à monter, je pense que c'est le mur et me mets à marcher, mais non, le chemin redescend vers la rivière et je relance.
Finalement la montée arrive après le 9ème km et je fais comme tout le monde, je marche en appuyant sur mes cuisses. Ce n'est pas désagréable, je récupère un peu. Raymond est placé à cet endroit pour nous encourager.
Je me prépare à une longue montée, mais soudain, je vois à 50 mètres la lumière et les spectateurs qui indiquent la sortie de la forêt et du vallon. Je relance de suite la course et me retrouve sur une route goudronnée qui nous amène vers l'arrivée. Je suis sur mon "terrain" et relance, dépassant quelques coureurs à l'occasion. Je regarde ma Garmin, et je devrais pouvoir arriver juste sous l'heure si je ne traîne pas trop dans le faux-plat montant qui amène au centre du village.
Je termine en 59'16", 34ème de ma catégorie sur 78 . Ce n'est pas très reluisant, mais bon, je suis venu en mode "molo" et il y avait de la concurrence. Aux Galops du Terroir, je marque 67 points, contre 50 à Yverdon où j'étais 6ème - c'est une particularité du mode de classement de ce championnat.
Au général, je suis maintenant 12ème sur 15, et comme je ne vais pas participer à la dernière course, ce résultat ne peut qu'empirer, à moins que le coureur devant moi qui n'a que quatre résultats fasse forfait et ne figure pas au classement final. Il est vrai qu'entre la montée du Nozon où je me suis déchiré des ligaments, les Ronge-Talons où j'ai dû être prudent avec mon attelle sous le déluge et les trois autres courses faites en mode entraînement car elles étaient proches de courses importantes, il ne fallait pas que je m'attende à un résultat extraordinaire.
Linda était bien partie, mais a eu un coup de barre au fond du vallon, qu'elle a pu surmonter en prenant un gel.
J'ai trouvé cette course très sympathique par son ambiance villageoise. Mais il aurait fallu mieux connaître le parcours pour être capable de doser optimalement son effort - peut-être l'année prochaine.
La prochaine course sera le Trophée du Talent, qui compte pour le Trophée lausannois, et j'espère avoir suffisamment récupéré pour ne pas y faire de la figuration comme à Molondin.
Cadeau souvenir : un bonnet
Presse
24 heures du 04.11.2011
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