20 km de Lausanne (10 km)
Après une début d'année marqué par des problèmes de tendons et articulations, voici la course ou j'espère revenir aux "affaires". J'ai pu, depuis trois semaines, revenir à un rythme d'entraînement convenable, et mes deux dernières courses (CR 19ème course des Traîne-Savates (14 avril 2012) - TL04 ) et (CR 2ème course des castors (21 avril 2012) - Crissier), bien que courues en mode "entraînement", se sont bien passées. J'ai même obtenu un podium à Crissier, qui est plus pour moi un encouragement qu'une véritable performance.
En raison de mon déficit d'entraînement en début d'année et le fait que je n'ai pas couru plus de 13-14 km pour ménager mes jambes, une participation aux 20 km était exclue d'avance. Je me suis donc rabattu sur les 10 km, ce qui tombe bien, car Linda avait aussi décidé de s'aligner sur cette distance. Comme il y a encore quelques semaines ma participation à toute course était conditionnée par une amélioration de mon état, je me suis inscrit assez tard, et n'ai pas pu intégrer une des équipes du Footing Club. Ce sera donc sans pression externe, mais avec une certaine volonté de revanche sur le sort et d'évacuation de la frustration accumulée en début d'année que je me présente à cette course.
Comme c'est devenu pratiquement traditionnel pour cette course, il fait froid les semaines précédentes (5°C) et des températures supérieures à 25°C sont annoncées pour la course. Ce sera à nouveau le "choc" thermique pour les organismes des coureurs, habitués à courir au froid, mais pas encore au chaud.
Le mercredi précédant la course, le CHUV organise une conférence sur les bienfaits de la course à pied pour la santé.
Nous nous y rendons assez tôt, de peur de ne pas trouver de place, mais finalement la participation ne sera pas très importante. En arrivant, le Dr Gremion m'informe qu'il a pris une photo de ce blog (sur laquelle figure Raymond Corbaz)pour illustrer sa présentation et me demande si ça me pose un problème - pas du tout, c'est fait pour ! J'y salue aussi son collègue, le Dr Gojanovic qui me traite pour mes problèmes "locomoteurs".
Les différents exposés seront très intéressants, entre un ex-champion passé à l'endurance, un cardiologue, un médecin du sport et l'inévitable entraîneur Raymond Corbaz. De plus, le buffet offert à la suite de la conférence valait rien qu'à lui seul le déplacement !
Depuis quelques semaines, le media blitz des 20 km couvre la ville de Lausanne par de nombreux supports :
Affiches simples
Affiches doubles
Banderoles aux carrefours importants
Autobus TL
Véhicules
Grandiose alignée de drapeaux sur la place de l'Europe
Spot vidéo
Presse
Et les inévitables blocages de rues
Durant les 6 semaines précédant la course, Pierre Morath, célèbre coureur/entraîneur/écrivain/cinéaste, proposera un plan d'entraînement aux lecteurs du 24 Heures. Les étapes de ce plan parsèment la suite de ce CR.
Linda est allé chercher les dossards le vendredi précédant la course. Cette année, les dossards ont une puce incorporée jetable, contrairement à la course des Traînes-Savates où la puce était récupérée à l'arrivée. Les dossards à partir du numéro 6'000 ont été attribués aux participants des 10 km. Le mien est en 7'000 et rouge, indiquant un départ dans le second bloc.
Je n'étais pas sur place, mais j'ai trouvé cette photo involontairement très drôle d'une file de remise de dossards
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En ce samedi matin, je participe au quatrième et dernier volet du stage d'initiation à la course d'orientation (Initiation à la CO 4/4 ). Comme pour les volets précédents, ce stage tombe le jour d'une course, et je me force à y marcher pour rester frais. Pour ce dernier stage, un parcours de 13 postes a été placé, que j'ai parcouru en 40 minutes sans courir, ce qui m'a permis de quitter le stage avec une heure d'avance, le moniteur avait compté sur 1h30. Comme prévu, il fait une forte chaleur, et je me force à bien boire.
En début d'après-midi, le thermomètre grimpe jusqu'à 28°C, mais le ciel se voile un peu. La température va heureusement baisser un peu grâce aux nuages, mais l'atmosphère s'alourdit. Robin s'étant aussi inscrit aux 10 km, catégorie "Espoirs", c'est à trois que nous quittons la maison vers 15h15. Avec 19'000 participants inscrits, se rendre en voiture jusqu'au départ est mission impossible, et nous optons pour les transports publics, compris dans la finance d'inscription. Un billet Mobilis Print@Home est fourni, mais il n'est pas très pratique, car de format A4, et il faut le conserver en bon état pour le trajet du retour. C'était quand même plus simple quand le dossard faisait office de billet (mais cela ne convenait pas pour ceux qui allait chercher leur dossard juste avant la course).
Nous prenons le bus 3 qui nous amène à Chauderon. De la nous devrions théoriquement prendre le bus 6 qui nous amène à la Maladière, mais en raison de la course, cette ligne est déjà neutralisée. Comme nous traversons le pont Chauderon pour aller prendre le M1, une voiture s'arrête à notre hauteur - c'est Paolo, un très bon coureur, qui nous propose de nous amener jusqu'au départ - ce que nous acceptons volontiers. Il nous laisse à la Maladière pour aller se garer plus loin - comme il fait les 20 km, il a encore le temps.
Nous progressons difficilement vers le stade de Coubertin, car la foule est compacte, en raison des courses d'enfants qui se déroulent encore. Nous décidons d'aller directement valider notre épreuve pour le Défi sportif lausannois. Après avoir réussi le Super Défi en 2011, je pense me limiter cette année au Défi III. Les 10 km ne comptent que pour le Défi II, donc il faudra que je fasse le semi-marathon pour avoir une course qui compte.
Nous croisons évidemment plein de connaissances et l'heure avance. 35 minutes avant la course, nous allons nous échauffer au bord du lac avec Robin, qui subitement ressent des douleurs à une jambe, ce qui évidemment m'inquiète pour sa course. Après avoir croisé Linda, nous faisons les 3 accélérations traditionnelles en zigzaguant entre les nombreux coureurs qui circulent tous azimuts à côté des Pyramides. Il y a tellement de monde que cela en devient oppressant.
Une dernière vidange, et nous nous rendons sur la ligne de départ. Comme prévu, cette dernière est déjà bien occupée et nous jouons un peu des coudes pour nous mettre en 5-6ème ligne. Bien qu'espérant faire un meilleur temps, j'ai indiqué à l'inscription un objectif de 45'. L'idée est de ne pas me retrouver dans le 1er bloc, pour éviter de partir trop vite et avoir un peu plus de place au départ. L'atmosphère est assez lourde, et je transpire déjà avant le départ.
A 17h, le premier bloc s'élance en silence, car le pistolet du starter n'a pas fonctionné. Notre bloc s'avance alors et se met en position derrière la ligne de part. A 17h03, le coup de feu libérateur à nouveau ne résonne pas, mais nous nous élançons quand même.
J'enclenche mon Walkman, sur lequel j'ai préparé une playlist adaptée au parcours - rythmée mais pas trop pour les trois premiers kms, lent pour la montée, cadence pour les deux kms de plat suivant, rapide pour la descente, rythme soutenu pour le 9ème km et rythme accéléré pour le dernier. Robin ayant rejoint Linda dans la zone de départ, il est derrière moi et je me demande si et quand il va me dépasser. Pour le moment, je me concentre sur ma trajectoire, car le peloton est encore dense.
J'ai assez vite en ligne de mire des coureurs/coureuses du Footing qui sont partis sur la première ligne, sans forcer je les dépasse. J'ai l'impression d'avoir démarré de manière modérée, mais je me rends compte au passage du premier km que je l'ai couvert en 3'59", ce qui est trop vite pour un début de course. Je m'impose donc de ralentir un peu la cadence et les deux km suivants, à plat sur les quais, seront couverts en 4'12" et 4'14", ce qui correspond plus à ce que je m'étais fixé. Je suis bien, pas de douleurs, le souffle est Ok et la chaleur est supportable.
Après la mise en jambe des quais, il faut attaquer la première difficulté, le montée du Denantou. Je me cale sur le rythme de la musique, pour éviter d'y aller trop vite et m'épuiser. Je commence néanmoins à dépasser des coureurs qui sont partis trop vite. La montée se passe bien à 4'45" et j'arrive vers la Croix d'Ouchy.
Il faut ici relancer, mais je commence déjà à mi-course à sentir la fatigue - il faut dire que je ne suis plus habitué à courir à une telle vitesse. Je suis d'un côté content de retrouver les sensations de course qui m'avaient manquées en début d'année, mais d'un autre côté, j'avais oublié combien ça pouvait être dur. J'aperçois devant moi Anne-Laure, co-organisatrice de la course de Romanel, qui m'avait devancée de peu au 20km en 2010, et que j'avais devancé de peu aux 20km en 2011. Cette année nous nous retrouvons sur les 10km et c'est à son tour d'être devant
En mode résistance je relance et me fixe comme micro-objectif de tenir ce rythme jusqu'au ravitaillement à la place de Milan. Dans le rouge, je m'arrête le temps de faire trois pas et avaler un gobelet, puis je repars. Je me rends compte qu'en fait je n'ai plus vraiment d'endurance, et je pressens une fin de course difficile, mais j'essaye de me concentrer juste sur le moment présent, un mètre après l'autre. La moyenne s'en ressent sur ce 6ème km, parcouru en 4'24".
Quelle que soit ma cadence, Anne-Laure est toujours à 50 mètres devant moi. La longue droite de l'avenue de Cour se termine enfin par le seconde difficulté, la petite montée qui nous amène sur le chemin du Capelard. Finalement, ce sera moins dur que je ne le pensais, car je sais qu'il y a une belle descente après. Malgré la montée, je maintiens le rythme à 4'26" dans ce 7ème km.
La descente arrive enfin et je profite pour récupérer un peu. Mais pas trop car il faut relancer et profiter de la pente. Le 8ème km, avec le plat qui le termine est effectué en 4'02". Nous passons devant le stade et une foule compacte nous encourage, mais je suis trop concentré pour la voir. Je sais que ces deux derniers km ont toujours été très durs lors des 20 km et ai espéré que ce ne serait pas le cas pour les 10 km. Malheureusement, je suis déjà dans le dur et mon manque d'endurance se fait sentir. Je dois puiser dans le mental pour maîtriser mon impérieuse envie de m'arrêter.
Je passe la petite montée qui nous éloigne du stade en résistance. L'ayant courue de nombreuses fois en entraînement de vitesse, j'essaye de me remettre dans les mêmes conditions, et les jambes se souviennent de l'allure à prendre.
Nous allons tourner après le siège de CIO, comme chaque année au milieu des effluves et fumées de barbecue de nombreux plaisanciers venu profiter de cette première journée estivale. Le 9ème km, avec sa montée initiale, est bouclé en 4'25", à la peine.
Alors qu'Anne-Laure est toujours à 50 mètres, je me motive pour relancer sur le dernier km, en me disant que c'est bientôt fini ! La moyenne sur ce km s'améliore, à 4'18" et j'entre enfin dans le stade pour effectuer les deux hectomètres restants. Je n'ai pas la force de sprinter, mais j'accélère un peu pour tourner dans la ligne opposée et franchir le portique d'arrivée.
Ma Garmin indique 43'30",mais mon temps officiel sera de 43'23", je ne m'explique pas cette différence. Sur le moment, je trouve mon temps passable, mais correct pour un retour aux affaires. En plongeant dans mes archives, je me rendrai compte que mon meilleur temps sur ce parcours était de 43'09" en 2003, il y a près de 10 ans. Finalement, ce n'est pas si mal. Je constaterai aussi que je suis 27ème de ma catégorie sur 433, et 277ème homme sur 3663, ce qui est un très bon classement relatif pour une course de cette envergure. Il faut néanmoins relativiser ce résultat, car la majorité des bons coureurs se sont alignés sur les 20 km, qui est l'épreuve reine, les 10 km étant plus taillés pour les populaires qui ne sont pas assez entraînés pour concourir sur 20 km. Comme prédit, Anne-Laure me devance de peu (5 secondes) cette année - ce sera mon tour en 2013.
Linda, qui pensait faire une contre-performance en raison de la chaleur termine en 46'25" et prend de manière inespérée la 4ème place de sa catégorie, à 45" du podium. Robin n'aura pas retrouvé la niaque de Cheseaux et finira un peu à la ramasse 15 secondes après sa maman.
Nous débriefons nos courses avec quelques autres coureurs et la pelouse du stade se remplit. Un drone prendra cette photo impressionnante photo d'altitude (cliquez sur ce link pour une version haute résolution).
Alors que nous nous mettons en route pour rentrer chez nous, les blocs des 20 km s'élancent, avec des coups de pistolet maintenant audibles. Nous remontons la vallée de la Jeunesse pour aller prendre le M1, croisant les derniers coureurs des 10 km. Robin est encore marqué par sa course et a de la peine à suivre. Nous entendons plusieurs fois des sirènes d'ambulances - la chaleur a provoqué plusieurs malaises, surtout sur la course des 10 km, dont un grave.
Nous descendons du M1 sous le pont Chauderon et arrivons juste à temps pour voir passer la tête des 20 km à la rue de la Vigie. Retour à la maison avec le bus 3 et chacun se rue sur son ordinateur pour aller voir les classements sur Datasport. Je constaterai qui si j'avais fait partie de l'équipe Footing Club 2, elle aurait été classée 6ème plutôt que 9ème...
Pour la suite de la saison, je vais continuer à gérer mes douleurs au tendon/genou qui se sont estompées, mais n'ont pas encore disparu. Mes prochains objectifs sont la course d'orientation de Sauvabelin mi-mai, dans l'optique de laquelle j'ai participé aux 4 stages d'initiation, et qui constituera une seconde épreuve comptant pour le Défi sportif. Il y a aura ensuite les courses de Pully et de la tour de Sauvabelin, que j'ai manquées l'année dernière suite à une blessure à la cheville - j'espère y faire meilleure figure cette année.
Cadeau souvenir: Un T-Shirt, une médaille
Presse
24 heures du 07.04.2012
Site Web ville de Lausanne du 24.04.2012
Le Régional du 26.04.2012
24 heures du 27.08.2012
20 Minutes du 27.04.2012
24 heures Web du 28.04.2012
20 Minutes Web du 28.04.2012
Le Matin Web du 28.04.2012
20 Minutes du 30.04.2012
24 heures du 30.04.2012