39ème course Les Plans - Cabane de Plan Névé
David Janin, arrivé 4ème, raconte sa course dans son blog - intéressant d'avoir son point de vue de l'avant en plus du mien de l'arrière du peloton.
L'organisateur de la course a aussi publié un mini-CR.
Pour poursuivre notre entraînement à Sierre-Zinal, nous avions l'intention de faire du dénivelé ce week-end. Par hasard, nous sommes tombés le jeudi précédant la course sur le premier article de presse qui se trouve en fin de ce CR, et cette course nous semblait, sur le papier, convenir. Seulement voila, les prévisions météo annonçaient pour le jour de la course de la neige au-dessus de 1'800 m et des températures de l'ordre de 0°C à 2'000 m - l'arrivée de la course étant à plus de 2'200 m. Nous avons donc réservé notre décision jusqu'au dernier moment.
Cette course est organisée par ski club de l'union des patrouilleurs alpins 10 (UPA 10), société formée à la base d'anciens incorporés à la division de montagne 10. L'UPA10 est à l'origine de la construction de la cabane de Plan-Névé en 1953, qui sera donc la destination de cette course. L'historique de la cabane se trouve ici et celle du ski-club (et de la course) ici. Le journal de Morges a consacré un article intéressant sur la cabane.
En ce dimanche, nous nous levons à 6h du matin et décidons de participer à la course. Il fait très frais (9°C) pour une fin-juillet, mais sec et la moitié du ciel est bleue.
Sur la carte radar des précipitations, il n'y a en Suisse qu'une seule zone où il pleut - la région Aigle-Bex, où nous devons nous rendre. Nous préparons nos sacs à dos de course, mais en remplaçant la poche d'eau par des habits secs et chauds, des gants et des barres de céréales.
Nous quittons le confort de notre voiture pour le froid humide de l'extérieur et nous rendons directement à la table de retrait des dossards.
Une fois n'est pas coutume, nous nous inscrivons sur place (sans supplément) et recevons les dossards 15 et 16, ce qui indique que nous sommes dans les premiers à nous inscrire.
Et cela se voit dès le départ où la tête de la course part bien rapidement sur ce premier tronçon qui est en léger faux-plat montant. Je démarre pour ma part tranquillement pour ne pas me griller, car il s'agira de grimper de 1'200 m sur 6 km. Après réflexion, je me suis rendu compte que ce n'était pas forcément la bonne stratégie, il aurait fallu profiter de cette première (et dernière) partie roulante pour gagner du temps, ce qu'il sera plus difficile à faire dans la montée raide.
Nous passons devant le premier panneau qui indique la distance restant jusqu'à l'arrivée. Il sera évident que les kilomètres affichés ne correspondent en rien aux kilomètres habituels des courses plates.
Cet endroit, le "Pont-de-Nant", est accessible en voiture et nous sommes encouragés par quelques spectateurs. Les zones raides où je marche deviennent de plus en plus longues par rapport à celles plus plates où je cours. Paolo, lui, n'a jamais cessé de courir et prend le large. Je suis à la même hauteur qu'une coureuse qui a l'air de bien connaître les courses de montagne. Nous allons nous dépasser plusieurs fois dans le kilomètre qui vient. Nous passons devant un camp de scouts qui nous font la holà.
Il reste en effet encore 800 mètres à grimper, nous n'en n'avons fait que 400 sur les trois premiers km et des poussières. Le dénivelé mesuré se trouve ci-dessous.
Je prends un gobelet de thé, sans m'arrêter. Je suis un peu gêné de jeter mon gobelet dans l'herbe, je fais en sorte qu'il soit facilement récupérable. La coureuse, elle, gardera le sien un peu plus longtemps et le remettra à un spectateur plutôt que de le jeter. Nous sommes dépassés par une W50 ou W60 qui court là où je dois appuyer sur mes genoux pour avancer. La coureuse essaye de s'y accrocher. Je vais la laisser partir, mais elle restera dans ma ligne de mire.
Nous passons au milieu d'un troupeau de chèvres.
La distance avec les deux coureurs devant moi diminue car leur adhérence est bien moins bonne que la mienne. Je dois dire que je me sens un peu comme un touriste inconscient avec mes petites trails à patiner dans le neige. Lors de notre entraînement à la Para, nous avions renoncé à aller jusqu'au sommet en raison de conditions similaires (froid, neige). Mais bon, ici nous savons qu'il y a une organisation présente et elle ne nous aurait pas laissé prendre le départ si notre équipement n'avait pas été adapté.
Plusieurs coureurs sont déjà en train de redescendre, et très sportivement nous laissent la priorité sur ce chemin étroit. Même les deux colombiens , dont le vainqueur, glisseront un mot d'encouragement à chaque coureur qu'ils croiseront à la descente. A entendre leurs commentaires, il semble que la descente ne sera pas de tout repos.
Je me présente à l'arrivée à quelques secondes des deux coureurs devant moi, je passe sous la banderole (que j'ai oublié de photographier) en courant, pour la forme.
Malgré le dénivelé, je suis encore en pleine forme, j'ai juste la tête un peu lourde en raison de l'altitude. J'aurais peut-être dû essayer de pousser un peu plus la machine à la montée...
L'arrivée se trouve à une cinquantaine de mètres de la cabane, qu'il faut franchir dans un pierrier recouvert de neige.
Heureusement, il a été en partie déblayé.
J'y croise Paolo, qui se prépare à redescendre.
Il y a du monde à la cabane, entre les coureurs arrivés, les spectateurs et les occupants "normaux" (montagnards). Je jette un coup d'oeil à l'intérieur, c'est plein, je ne m'y aventurerai pas, avec mes baskets encore couvertes de neige.
A l'extérieur, je change donc mon maillot mouillé contre un autre sec tiré de mon sac et me ravitaille (thé, fruit, chocolat, barre de céréales). Le ciel est sombre et complètement bouché, il n'y a rien à voir.
Danièle arrivera peu après moi.
Ce sera ensuite le tour de Linda qui a perdu quelques minutes après s'être trompée de chemin.
Selon Radio Chablais (écoutez les podcasts mp3 au bas de ce CR) la température était de -3°C à la cabane.
Nous débriefons quelques minutes nos courses respectives et attaquons la descente. Les données techniques sont dans Redescente cabane Plan-Névé . Le ciel s'est un peu dégagé, et je peux prendre quelques photos.
Comme prévu, le chemin raide et enneigé sera particulièrement glissant et je suis très content d'avoir pris mes gants - pas parce que j'ai froid aux mains, mais bien parce qu'ils me permettent de m'aider de mes deux mains sans les écorcher sur les cailloux.
La zone boueuse sera aussi difficile à négocier, ainsi que les escaliers et passerelles en bois mouillé.
La descente n'est pas mon fort et je l'effectuerai presqu'entièrement seul, afin d'assurer la concentration nécessaire pour ne pas tordre mes chevilles, Linda était devant avec Danièle. Après 5 km, nous retrouvons le goudron et je peux enfin relâcher mon attention. La descente aura duré aussi longtemps que la montée.
Nous allons récupérer notre prix souvenir, un poncho en matière synthétique, qui illustre bien la météo du jour.
Il est midi, nous sommes boueux et nous décidons de ne pas rester pour la remise des prix qui est agendée pour 14h30.
Je termine la course en 1h20'16, 14ème et avant-dernier de ma catégorie, ce qui n'est pas très reluisant, mais conforme à mon désir de ne pas aller dans le rouge et le fait que les "touristes" ne se sont pas déplacés pour cette course. Si je regarde les résultats de 2010, avec une minute de moins pour l'erreur de parcours et deux minutes de moins pour la météo (c'est ce qu'ont perdu en moyenne en 2011 les concurrents qui ont couru en 2010), j'aurais été 20ème sur 30.
Malgré un résultat plus que médiocre, j'ai beaucoup aimé cette course pour l'ambiance qui y régnait. Chacun se sentait engagé dans une galère en raison des conditions atmosphériques pénible, et cela a formé une sorte d'esprit de groupe dans lequel les participants se sont encouragés mutuellement à aller jusqu'au bout.
Les vitesses aux intervalles reflètent la déclivité qui augmente au fur et à mesure de la progression de la course.
Cadeau souvenir : un poncho en matière synthétique
Presse
24 heures du 21.07.2011
Radio Chablais (Podcasts en mp3) des 24 et 25.07.2011
Radio Chablais (Web) du 25.07.2011
24 heures du 27.07.2011