3ème course de la Tour de Sauvabelin
Nous voici donc à notre deuxième participation à la course de la Tour de Sauvabelin, course dont nous sommes un peu les régionaux, car nous habitons à la route du Pavement, qui longe la lisière ouest du bois de Sauvabelin.
C'est la troisième édition de cette course, et le troisième parcours différent, une course qui cherche donc encore ses marques.
En 2008, la course s'est tenue un dimanche matin par temps froid et pluvieux. Elle a reçu 50 inscriptions et 39 classés. Le parcours se déroulait en deux manches de 900m. Il s'agissait donc presque d'un sprint en montée.
En 2009, dimanche matin toujours, mais par un soleil radieux. 66 inscrits et 55 classés. Le parcours des deux manches a été allongé à 1.4km. Les manches restent très intenses, mais un tronçon plat précède la montée à la tour.
En 2010, reprogrammation le jeudi soir. Le temps est assez frais pour la saison. 121 inscrits dont 106 classés. La course est ramenée à une manche de 5km.
L'organisation de la course en soirée, en semaine, a donc atteint l'objectif avoué d'augmenter substantiellement le nombre d'inscrits, qui s'est cette année approché de la capacité maximum de 150 coureurs.
J'ai effectué depuis le début de l'année plusieurs reconnaissances du parcours et ai pu en apprécier les difficultés. De manière sommaire, la course débute à la hauteur du Signal de Sauvabelin, à côté de la cantine. Dans sa première partie, elle descend vers l'est du Bois jusqu'au fond la vallée du Flon, pour remonter de manière assez raide un peu avant le vivarium et revenir vers la cantine. Dans sa deuxième partie, elle descend vers l'ouest du Bois, jusqu'à la hauteur de la route du Pavement, sous la piscine de Bellevaux, pour remonter ensuite vers la Tour. La dernière partie consiste à escalader les trois volées de 50 marches en colimaçon.
Dans l'après-midi, sur Facebook, le chronométreur nous a gracieusement communiqué nos heures des départ. Linda étant en ville, elle passe me prendre au bureau et nous allons chercher nos dossards à 17h45. La course se met en place, des barrières sont érigées pour établir le couloir de passage lors du retour à côté de la cantine.
Nous rentrons chez nous pour nous préparer. Pour je ne sais quelle raison, je suis un peu stressé et pousse Linda à se dépêcher... Il faut dire que c'est ma première course après m'être cassé un orteil il y a deux semaines et demie et je ne peux donc compter que sur un entraînement limité à deux sorties courtes. Mon orteil semble être en bonne voie de guérison, je ne boîte presque plus, mais je sais qu'il est encore fragile et une course sur terrain inégal présente le risque de recasser la fracture qui n'est que partiellement ressoudée.
A 18h15 nous nous rendons vers le départ de la course, en passant par la piscine de Bellevaux, en suivant le tracé du début de la course de l'année passée, et que nous ferons en sens inverse tout-à-l'heure. Nous croisons les bénévoles qui sont en train de se mettre en place. Vu le nombre important de chemins qui se croisent dans le Bois, il doit bien y avoir une vingtaine de bénévoles aux différents carrefours pour orienter les coureurs.
Arrivés sur la zone de départ, nous y rencontrons les habitués du trophée (Catherine, Pascal, Max, Serge) et du Footing (Danièle, Béatrice, Richard, Cristelle). Raymond Corbaz est aussi présent, il coache trois espoirs du club. Linda en profite pour avoir son coaching personnalisé.
Comme cette année les dames courent en premier, Linda part s'échauffer avec Danièle, j'ai encore un peu de temps devant moi. Je vois Max filer dans le Bois et réussis à intercepter Catherine et Pascal pour l'échauffement. Catherine reviendra assez rapidement pour prendre le départ. Avec Pascal, nous descendons jusqu'à la piscine où nous croiserons Max qui remonte. Nous reviendrons en longeant le parc aux biches.
Il est 19h08 et Linda est déjà partie sans que j'aie pu la voir. Les départs sont donnés toutes les 20 secondes, dans l'ordre des numéros de dossards. Le speaker appelle une serie de numéros, qui s'ordonnent en file indienne derrière la ligne de départ. Je fais donc de même quand mon numéro est appelé. La pression monte. J'entends une voix qui me dit que Linda est en train de passer au retour, mais le temps que je sorte de ma concentration, elle est déjà loin. C'est à mon tour de me placer juste derrière la ligne. Les secondes s'égrènent et je me demande si je dois partir lorsque le moniteur indique une seconde et risquer la disqualification ou attendre le zéro, et risquer de perdre une seconde. Finalement, le long bip retentit à 19h18'40" et je me lance.
A ma grande suprise, le début du parcours n'est pas celui indiqué sur le plan et que j'ai reconnu plusieurs fois. Heureusement, je suis déjà passé par là en m'égarant lors d'une de mes premières reconnaissances. Je n'aime pas trop ce chemin, car il comporte beaucoup de racines. Je me concentre pour les éviter.
J'ai le coureur parti 20 secondes devant moi en point de mire. Lors de la grande descente vers la Flon, je ne me laisse pas y aller à fond pour ménager mon orteil. A la remontée, j'avale deux concurrents, celui parti juste avant moi et un attardé qui marchait. J'aborde le petit becquet du vivarium comme à l'école de course : foulée raccourcie et accélerée, sur la pointe des pieds, je monte les genoux et fais travailler les bras. Cela fonctionne et je peux repartir d'un bon rythme sur le trottoir qui longe la route qui retourne vers le Signal.
De nouveaux coureurs sont en point de mire. Il faut dire que cette année je suis parti presqu'en tête des vétérans 1, alors que sont partis devant nous les vétérans 2. Mais je vois aussi derrière moi une tache rouge qui grandit, c'est le concurrent parti 20 secondes après moi qui gagne du terrain. De retour sur les chemins forestiers, je relance et dépasse deux autres concurrents avant le retour à la cantine, tout en resistant à mon poursuivant.
Lorsque nous nous présentons sous la cantine, un bénévole lance un coup de sifflet pour avertir de notre arrivée les bénévoles chargés de sécuriser la traversée de la route du Signal.
Mon poursuivant finit par me dépasser alors que nous longeons le parking et me lache dans la descente vers la piscine, car je ne peux pas y aller à fond.
Arrivé juste au dessus de la route du Pavement, commence la longue remontée en direction de la Tour. Raymond Corbaz y est posté et m'encourage. Je me rends compte que je recolle un peu au concurrent qui m'a dépassé. Ma FC est très haute mais je me sens bien, pas du tout à bout. Je ne force pas, car je sais qu'il reste encore un bon kilomètre et 151 marches à parcourir.
Après la montée, le concurrent parti juste derrière moi me reprend un peu de terrain et nous dépassons encore deux autres participants. Dans l'aller-retour final qui amène au bas de la tour, je relance un peu, mais vois l'avance de mon rival augmenter, je l'estime à 20 secondes.
Je me retrouve au bas de la tour sans avoir trop souffert et attaque la première volée de marche deux par deux, en me tirant sur la corde pour soulager mes jambes. A la deuxième volée de marches, mes jambes ne peuvent plus soutenir la cadence au deux par deux et je passe au mode un par un, mais en courant. Il y a trois autres coureurs qui marchent un peu plus haut que moi, dont mon rival qui se met à courir lorsqu'il me voit arriver sur ses talons !
J'ai un moment d'inattention et crac, mon pied tape dans une marche et une douleur fulgurante irradie mon orteil cassé. Exactement ce que je redoutais. Je lache un juron et le coureur sur juste devant moi se retourne. J'en profite pour le dépasser.
Je vois arriver la fin de la deuxième volée de marches, en fait non, j'arrive au sommet ! En me concentrant sur les coureurs devant moi, je n'ai même pas remarqué le passage de la seconde à la troisième volée.
J'arrive finalement au haut de la tour en 24'17", 6 secondes après mon rival qui aura donc 26 secondes d'avance sur moi au classement. Je finis 5ème de ma catégorie sur 18 classés, à 6 secondes du 4ème, Serge, dont je n'envie pas la place. Le coureur qui m'a dépassé sera troisième. En 2009, j'étais 7ème sur 12 classés (en fait 6ème, car un des coureurs aurait dû être classé dans une autre catégorie). J'avais aussi fini juste derrière Serge, à 5 secondes. Il y a donc progression depuis 2009, et vu ma blessure, je peux être satisfait de ma course, que j'ai mieux gérée que l'année passée. Sous d'autres conditions, je pense que j'aurais pu aller chercher le podium.
J'avais fait un temps de 24'20" lors de mon dernier entraînement, mais avec le changement de parcours la course est plus longue de 100 mètres, soit 20 à 30 secondes.
Je constate que les deux courses que j'ai eu l'impression de bien gérer cette année sont celles de Bambi et de Sauvabelin. Deux courses dont le départ n'est pas donné en ligne et dans lesquelles j'avais des coureurs moins rapides en point de mire. Je me demande si cela ne me motive pas plus que les courses au départ en ligne, dans lesquelles on se retrouve vite dans un groupe de coureurs de même vitesse et où les coureurs plus en avant sont innateignables. A méditer.
Après la course, je salue Coralie avec qui j'avais effectué une reconnaissance un semaine plus tôt et nous redescendons en courant chez nous pour nous doucher. Je boitille, car mon orteil est encore douloureux. Les passants que nous avons croisés se demandaient ce que faisions à courir tous seuls avec nos dossards.
Douchés et changés, nous remontons au Signal, en prenant la voiture, car je veux ménager mon pied.
Linda s'est classée deuxième de sa catégorie, derrière l'intouchable Christiane Bouquet et monte donc sur le podium. Je me contenterai d'un prix (ballon du mundial) au tirage au sort des dossards. Notons qu'un tirage au sort de prix a aussi eu lieu pour les bénévoles, ce qui est un excellente idée. L'organisation a été remarquable, malgré la jeunesse de la course et le nombre restreint de participants, d'autant plus qu'elle était gratuite pour les membres du Spiridon (dont nous faisons partie).
Nous sommes assis à table avec plusieurs connaissances et finissons la soirée autour d'une bouteille de vin, de bières, sandwiches et autres frites et saucisses, dans une ambiance très sympa. La température plutôt frisquette n'a pas réussi à refroidir l'atmosphère chaleureuse de cette course.
Prochain rendez-vous, les 30 km de VTT du samedi 22 mai, puis la course de Pully le vendredi 28 mai, 5ème course du trophée lausannois. Nous n'avons pas encore décidé si nous allons participer au stage de course en montagne des 29 et 30 mai. Si ce n'est pas le cas, il est possible que nous allions courir "A travers Jouxtens-Mézery", qui a lieu le matin du samedi 29 mai, soit quelques heures après Pully...
Cadeau souvenir : un marteau / tire-bouchon.
Presse
24 heures du 18.05.2010
Mmmille-pattes de juillet 2010