42ème marche romande du général Guisan (40 km)
Un CR original pour une course qui n'en est pas une. Plutôt que de m'étendre dans de longs discours, je vais commenter les photos prises lors de cette journée, en distillant l'information dans les commentaires qui précèdent chaque photo.
C'est donc la 42ème édition de la marche romande du Général Guisan, et ma seconde participation à cette manifestation. En 2010, je m'étais aligné sur le parcours des 30 km dans le cadre du Défi sportif lausannois III. Cette année, pour le Super Défi, c'est à la distance reine de 40 km que je dois participer. J'ai décidé de l'effectuer en courant, mais sans vouloir, comme en 2010, atteindre un chrono, mais plutôt comme un entraînement. Mon objectif est de courir 40km sans souffrir, mais sans marcher et en évitant d'être "dans le rouge". Concrètement, il s'agira de garder ma FC sous 140 au plat et en descente et de ne pas dépasser 155 en montée. Cet objectif sera un peu bousculé en fin de course, mais avec une FC moyenne de 143, je le considère comme atteint.
La première page du flyer.
La dernière page du flyer. Comme on peut le constater, le tracé est axé sur la boucle des 40km, les parcours plus courts disposant de "raccourcis". Pour les 40km, il me faudra rallier les postes de contrôle des Cullayes (A), de Vuibroye (C), d'Ecoteaux (E) et de Gillarens (F).
Le dénivelé du parcours de 40km. Essentiellement, il début par la montée rude sur les Cullayes, qui nous prend à froid, puis une longue descente jusque vers le 15ème km, Vuibroye, où tout va bien. Il faudra ensuite partir en mode escalade jusqu'à Ecoteaux au 25ème km. Une nouvelle longue descente jusqu'au 32ème km nous amène au fond d'une vallée au point le plus bas de la course, pour débuter la finale, consistant à remonter de près de 200m en une poignée de km, alors que les jambes ne veulent plus suivre. Une dernière vallée précède l'arrivée, qu'il s'agira d'atteindre en mode "côte".
Linda est aussi inscrite au Défi sportif. Elle pensait initialement participer au Défi II, mais vu ses résultats au 20 km et à la journée lausannoise du vélo, elle se tente le Défi III. Qui implique de s'aligner sur les 30km. Sans complexe, ma WonderWoman s'est inscrite sur cette distance. Initialement, elle voulait courir 20km, puis marcher les 10 km restant. Finalement, elle a trouvé que marcher était trop dur et couru sur toute la distance en 2h50 - à une allure même plus rapide que la mienne ! Tu m'as impressionné, mon amour !
Les garçons sont aussi inscrits au Défi, catégorie junior. Tanguy (à gauche) ainsi que son ami Marc (à droite) doivent marcher 7 km pour inscrire leur 3ème épreuve et réussir leur Défi. Robin (2ème depuis la droite) comptabilisera son 2ème résultat, le dernier sera acquis aux 24 heures de natation, une formalité pour lui. Gabriel (2ème depuis la gauche), filieul de Linda, habite la région, et complète le carré d'ados qui vont marcher ces 7 km tranquillement alors que leurs parents courent devant - le monde à l'envers... Les garçons boucleront leur parcours en 1h30 et rentreront sur Lausanne en transports publics.
Panneau d'affichage à l'entrée de la grande salle de Mézières, centre de la manifestation. On rappellera que le Général Guisan était le commandant en chef de l'Armée Suisse lors de la 2ème guerre mondiale. Bien qu'elle n'ait pas eu à se battre, l'Armée suisse a été mobilisée durant cette période, et une grande partie de sa population active (dont mon grand-père) a servi sous les drapeaux. Le souvenir de cette période de sacrifice est ravivé par cette manifestation.
Le stand du Défi sportif, où nous devrons faire valider notre épreuve. Alors que j'abordais mon 18ème km, en rase campagne, Robin m'a appelé sur mon Natel. La bénévole du Défi ne retrouvait pas leurs cartes. Comme si je pouvais changer quoi que ce soit en pleine cambrousse. Finalement leurs cartes ont été retrouvées alors que Robin m'appelait.
Lorsque je suis aller valider mon épreuve, j'ai été confronté avec le même problème. Les cartes étaient simplement mal triées, mais comme à vue de nez, il y en avait un bon millier, les parcourir une par une prend du temps. La bénévole qui s'en occupait est une W60 qui participe au Trophée. Quand je lui ai dit mon nom, elle m'a dit qu'elle connaissait mon site web (j'imagine qu'il s'agit de ce blog) - c'est à la fois surprenant et réconfortant que nos aînés soient aussi branchés !
L'organisation de cette manifestation est donc militaire, est c'est un major, rien de moins, qui remet les dossards.
Je reçois le dossard 34 blanc, que je fixe sur mon sac à dos de course. La manifestation était ouverte dès 7h00, nous nous y sommes présentés à 8h30 - 33 patrouilles sont déjà parties avant moi. Je pense en avoir rattrapé une trentaine. Linda passera poste de contrôle F (30 et 40 km) en 3ème position, moi en 18ème.
Nous partirons tous ensemble, mais très vite la situation se décantera, avec moi devant, puis Linda et enfin les garçons.
Peu après le départ, je dépasserai Jean-Luc, le recordman absolu de participation au Trophée, avec son épouse et leur fille. Je le reverrai à l'arrivée, il auront tenu compagnie à Linda pendant qu'elle m'attenadait.
Signalisation avancée de bifurcation selon les tracés.
Signalisation standard avec les flèches et le logo du Général + l'indication du tracé, entremêlées avec les indications pédestres standard.
Signalisation alernative, de style militaire, qui sent bon le chablon et le pinceau.
Paysage superbe au 10ème km. La montée des Cullayes a été un peu rude, presqu'à froid, mais après, c'est tout en descente et rien que du bonheur.
Juste avant d'arriver à Vuibroye, je vois arriver trois coureurs, style M50, que j'avais déjà aperçus au départ, et dont un des coureurs fait partie du Trophée.. Ils semblent être sur le parcours des 16 km et par pur hasard, nous parcours se réunissent au même moment, et c'est là que je me rends compte que même en allure modérée pour moi, je suis sur des bases bien plus rapides que les leurs.
Peu avant Vuibroye, je vais dépasser une fille, avec un T-Shirt Garmin, qui marchait, je verrai que quelques minutes après elle s'est mise à courir. Ce sera la seule autre personne (hormis les trois M50 et Linda) que je verrai courir.
Le second poste de contrôle à Vuibroye. J'ai oublié de prendre en photo le poste A - il y avait une fille au maillot fluo qui me poursuivait .
C'est un peu la plaque tournante de la manifestation, et il y règne une ambiance de kermesse. Mais j'ai encore 25 km à courir et ne peux m'attarder - je vais juste demander un verre d'eau à la bénévole (charmante) avec les lunettes noires, 2ème depuis la droite et repartir.
Nouvelle bifurcation à Vuibroye.
Quelques km plus loin, les tracés des parcours de 30 et 40 km se séparent. J'entre donc en terrain inconnu, car en 2010 je m'étais aligné sur les 30km.
A droite toute !
Sur le début du parcours, à chaque traversée de route, des soldats bloquaient le trafic, pour que nous, les marcheurs/coureurs puissions traverser en toute priorité. Hélas, sur les parcours long ce n'est plus la ca, et nous devons traverser tout seuls ! Aux abords de Palézieux (km 20), une espèce de couloir a été établi le long de la route. Je pense que c'était pour nous, mais je n'en suis pas sûr.
A l'entrée de Palézieux, ma Garmin indique 19.3, mais cela fait plaisir de savoir que je suis à la moitié de mon périple !
Ici, j'ai un gros doute. Aurais-je manqué une bifurcation pour me retrouver dans l'ouest lausannois ? Finalement non, il s'agit de Bussigny-sur-Oron que je traverserai un peu plus tard.
La première difficulté du parcours se présente après Palézieux. Il s'agit de rejoindre Ecoteaux. Dans Ecoteaux, il y a "cote", et c'est environ 150 mètres qu'il faudra escalader. En arrivant au bas de la montée, je vois deux jeunes coureuses aguerries juste derrière moi (qui devaient s'entraîner indépendamment de la Marche). Elles attaquent directement la route, alors que pour ma part je dois passer par une ferme. C'est le seul endroit où je me suis trompé. : heureusement le fermier m'a ramené sur le droit chemin. Je rejoins la route, mais les filles ont 50 mètres d'avance.
Une flèche me fait quitter la route, pour un chemin qui prend la plus grande pente. J'y croise le panneau suivant, qui résume ma stratégie de course sur cette manifestation.
Après une escalade d'enfer, j'arrive au poste de contrôle E, et avant les deux coureuses ;-). Je demande un peu d'eau et le bénévole tout à gauche part en chercher dans le bâtiment que l'on aperçoit à l'arrière-plan - il faudra que j'attende plusieurs minutes. L'eau en excédent arrosera les fleurs sur la droite. La bénévole a vu que je prenais des photos et m'a indiqué qu'elle n'aimait pas se voir en photo. Elle m'a dit "Vous n'allez pas les mettre sur Internet". J'ai répondu "non" - d'où le floutage.
Ça commence à faire long, et le panneau des 30 km est le bienvenu (Garmin donnait 29km)
Superbe vue à 800m mètres d'altitude, on distingue le château d'Oron à gauche des deux gendarmes français.
Autre vue du 30ème km.
Il y avait à cette marche des civils, comme ici sur la route...
...des patrouilles de militaires (suisses, françaises avec le "jungle hat" et autrichiennes)...
... et même des patrouilles de police. Avec mon allure de sénateur, pas de risque de me faire verbaliser !
Le poste "F" à Gillarens, qui a aussi prévu le ravitaillement des compagnons à quatre pattes.
J'y croise Norbert et Laurence du Footing, ainsi qu'une charmante personne qui ne m'a pas été présentée. Ils sont partis une heure avant moi et ont fait le parcours en alternant marche et course.
Autre superbe impression en fin de parcours-
J'avais trouvé les 7 derniers kilomètres très durs en 2010, ce sera de nouveau le cas cette année, mais avec 10km de plus dans les jambes. Le point le plus bas du parcours (600m) est atteint au 33ème km, il faut ensuite remonter de 100m sur 2km à Auboranges. Je tiens bon, je ne marcherai pas. Je dépasserai un marcheur connu (qui participe aussi au Super-Défi) et que j'avais déjà dépassé dans les 160km de vélo, comme quoi le mode des sportifs est petit.
Puis il y a encore une interminable ligne droite sur le béton, pour monter encore de 80m et nous amener à ce que j'ai appelé "Fuckin' Ferlens". Je n'ai rien contre ce village, mais que ce soit en courant ou à vélo, je la rote chaque fois que j'y passe.
Une dernière descente raide au ralenti pour récupérer, et j'attaque la dernière montée sur Mézières. Elle est raide, mais je sais que l'arrivée est toute proche, alors je croche, malgré mes jambes qui me rappellent que je leur ai imposé une distance marathon.
Le panneau tant attendu.
Je termine les 40 km en 3h55 (3h45 sans les arrêts), ce qui n'est pas une performance du point de vue marathon, mais satisfaisant pour un entraînement de longue durée. Au niveau mécanique, j'aurai dès le début des tensions dans les genoux, qui me forceront à débuter appuis sur la pointe des pieds plutôt que le plat pour mieux amortir. J'avais décidé de mettre mes vieilles Asics qui m'avaient réussi lors du Marathon de Lausanne 2010, mais il est clair avec ces douleurs qu'elles ont fait leur temps et ce sera aujourd'hui leur dernière sortie, après 650 km de bons et loyaux services.
Ma carte de contrôle, avec les postes de contrôle A, C, E et F poinçonnés.
Mon sac à dos orné de concrétions salées - démontre spectaculairement la perte en minéraux que l'organisme subit lors des efforts prolongés.
La médaille commémorative 2011.