8ème course des roches (Moudon - Thierrens)
Nous voici à la dernière course planifiée avant les vacances. Cela me fera du bien de faire un petit break, car je viens d’aligner 7 courses en l’espace d’un mois – une première - avec une certaine fatigue et lassitude qui commencent à poindre.
Cette course est particulière, puisque départ et arrivée se situent dans des localités différentes. Elle affiche aussi un dénivelé positif de 250 mètres entre le départ, à Moudon et l’arrivée, à Thierrens. Le site de la course, ainsi que la distribution des dossards, se trouvent à Thierrens. Des navettes sont organisées pour transporter les coureurs vers le départ, à Moudon.
Max n’ayant pas gardé un très bon souvenir de ce déplacement lors de sa participation en 2009, il m’a proposé que nous fassions le trajet avec deux voitures. Le site de la course se trouvant près d’un refuge, à l’extérieur de Thierrens, c’est la carte topographique en main que nous utilisons pour nous y rendre. Bien nous en a pris, car les indications pour atteindre le site depuis le centre de Thierrens étaient inexistantes.
Arrivés sur place vers 18h00, nous allons prendre nos dossards et profitons de saluer les coureurs sur places. Nous voyons la fameuse navette se remplir. Je suis en général assez nerveux avant une course et là il y avait encore ce déplacement à gérer. Max arrive finalement vers 18h20 et nous sommes prêts à descendre sur Moudon à 18h32, presque dans l’horaire que nous avions fixé. Linda et Max s’amusent de ma nervosité.
Alors que nous quittons le parking dans la voiture de Max, nous apercevons Pierre Fournier. Max lui propose de le prendre, ce qu’il acceptera volontiers. Linda en profitera pour lui faire causette à l’arrière durant la descente sur Moudon. A la sortie de Thierrens, le thermomètre indique 31°.
La zone de départ à Moudon donne tout de suite le ton : elle est sur une petite route en pente. Avec Max, nous allons faire un petit échauffement/reconnaissance du début du parcours. Effectivement, ce premier tronçon est bien pentu ! En redescendant, nous croisons les walkers, qui partent 30 minutes avant nous.
A 19h15, nous commençons à attendre l’heure du départ. Le peloton se met en place petit à petit. Un organisateur amène des bouteilles d’eau pour les participants : excellente initiative, car il fait très chaud. A 19h25, le peloton est formé.
Il n’y a pas vraiment de ligne de départ. Un officiel donne quelques informations sur la course, notamment qu’un tronçon se court sur route et rappelle que les voitures y ont la priorité. Il indique aussi qu’un pont est en construction, et constitué seulement de planches de contreplaqué. A 19h32, il contacte le chronométreur à Thierrens, et, avec son mobile sur l’oreille, nous donne le départ.
Après avoir pas mal souffert sur mes dernières courses et m’être tordu la cheville droite aux deux précédentes, je n’ai pas l’intention de trop me pousser dans cette compétition qui n’a pas vraiment d’enjeu pour moi. Il fait chaud et le tracé monte beaucoup, deux facteurs qui ne me conviennent pas. Je vais donc y aller « gentiment » et en garder sous le pied pour finir sans trop de peine.
J’aborde cette première montée, qui nous fera grimper de 120 mètres sur un kilomètre soit du 12%, en trottinant. Je suis Max sur les 500 premiers mètres et vais tenir ce rythme tranquille jusqu’à la fin de cette montée initiale. Ce premier kilomètre sera couvert en plus de 7 minutes, ce qui est mon « record » pour une course. Heureusement, le tracé se déroule en forêt et la température y est supportable.
Après cette montée qui m’aura servi d’échauffement, je me sens bien et relance dès que la pente le permet, dépassant plusieurs coureurs déjà cuits par la pente qu’ils ont abordée trop rapidement.
Le profil de la course.
Vers le km 1.5 se trouve une petite descente qui passe près d’une ferme. Je relance, et crac, ma cheville droite se tord à nouveau. Je sens que le HAUT de mon pied a tapé sur un caillou : pour que cela arrive, ma cheville a dû faire un angle qui me donne des frissons rien qu’en l’écrivant. Une leçon que j’ai tirée de la course d’Ecublens est qu’il ne faut pas que je me laisse démoraliser, alors je serre les dents et relance. Il est sûr qu’un break après cette course permettra à ma cheville de se remettre.
Les organisateurs ont aussi eu la bonne idée de mettre un ravitaillement en eau à cet endroit. Sans m’arrêter, je bois une gorgée et verse le solde sur ma tête. La suite du parcours varie entre petites montées et descentes en forêt, je tiens un bon rythme, relançant à chaque fois que la déclivité est favorable.
Au 3ème km, je passe sur le petit pont annoncé au départ de la course. Le tronçon suivant commence à monter assez fortement, et je me retrouve vite bloqué derrière des coureurs qui marchent. Sans m’en rendre compte, je suis dans le fameux « mur » du troisième km qu’on m’avait décrit auparavant. Je marche derrière la file de coureurs, mais dès chaque fois que le chemin le permet, je cours pour dépasser un ou deux concurrents à la fois. Alors qu’il reste 10 mètres à monter, je relance pour anticiper sur le plat qui suit. Je suis bien, et ai l’impression de maîtriser ma course.
Sur le tronçon qui suit, je dépasse le M60 qui est actuellement en tête du trophée lausannois dans sa catégorie: c’est bon signe, en général il finit bien devant moi.
Arrivés au 5ème kilomètre, nous quittons la forêt pour aborder le secteur sur route. Il débute par le ravitaillement « officiel ». Je prends un verre, deux gorgées, le reste sur la tête en marchant quelques pas. Autre leçon, de la course de Goumoens cette fois : relancer tout de suite après un ralentissement de ravitaillement. Je serre donc les dents et relance. Cette partie sur route n’est pas ma préférée. Elle est pratiquement rectiligne et en faux-plat montant. Elle se trouve surtout en milieu de course, là où j’ai en général mon « coup de mou ». Je la cours donc en résistance, me faisant dépasser par quelques coureurs, dont le M60 cité plus haut, mais en en dépassant aussi deux.
A un moment donné, je vois trois walkeuses devant moi qui marchent de front et occupent toute la chaussée droite, me forçant à les dépasser par la gauche, face au trafic routier qui n’était pas stoppé. Belle mentalité !
Ce tronçon sur route se termine enfin au km 6.5 et nous reprenons des chemins de campagne, en vue de Thierrens. La plupart de coureurs empruntent l’une de deux traces caillouteuses laissées par les roues de véhicules. Je préfère pour ma part courir sur la partie herbeuse du centre. Elle est moins dure pour ma cheville endolorie et je ne subis pas la poussière soulevée par le concurrent devant moi. Je suis dans un petit groupe de coureurs qui évolue de manière assez dynamique, selon le jeu des montées et descentes, je dépasse et me fais dépasser.
L’arrivée sur le village de Thierrens s’effectue sur une petite route goudronnée en faux-plat montant et en plein soleil. C’est le seul endroit de la course où je vais vraiment souffrir de la chaleur. Ce faux –plat tire en longueur mais finalement se termine par une descente qui nous amène au dernier ravitaillement, dans le village.
La course n’en est pas pour autant terminée, car il reste 1.5 km pour rejoindre l’arrivée, au refuge de Roches. On m’avait prévenu que la dernière montée qui y amène était très longue, et qu’il fallait garder des réserves pour l’aborder. Je prends donc mon dernier verre, mi-bouche, mi-tête et me prépare à affronter cette dernière difficulté.
J’ai la surprise de voir Steeve, un coureur de l’élite du Footing, reprendre la course en même temps que moi. Il me demande si ça va, je lui réponds, et machinalement lui pose la même question. Il me répond que si ça allait, il ne serait pas là… autant pour moi.
Steeve m’explique qu’il reste 500 mètres de plat et 1km de montée. Il commence à augmenter l’allure, en regardant régulièrement derrière lui pour voir si je suis. Je commence à comprendre que cette fin de course sera plus mouvementée que je ne l’avais prévu. Après les 500 mètres de plat annoncés, un virage nous conduit bas de la fameuse montée finale. En effet, l’arrivée a l’air toute proche, mais en voyant la file de coureurs qui s’y étalent, on se rend compte qu’il y a encore du chemin à parcourir.
Et Steeve augmente toujours l’allure : dès que je suis distancé à plus de deux mètres de lui, il me harangue « Croche, croche ! » Je m’étonne moi-même d’arriver encore à tirer dans cette montée et nous y dépassons deux concurrents. Nous atteignons le panneau qui annonce les 500 mètres avant l’arrivée et la fin de la montée se rapproche. Mais le rythme est toujours infernal et Steeve ne me laisse pas de répit. « On est presqu’arrivés, il faut crocher !».
Effectivement, je dépasse un dernier concurrent et me retrouve au sommet de la montée. Mais me rends compte que ce n’est pas encore l’arrivée : il y a un virage à droite et encore 250 mètres à parcourir. A ce moment, je vois devant moi le M60 qui m’avait dépassé à la mi-course, et j’accélère encore l’allure, dépassant Steeve (qui s'occupe maintenant du dernier coureur que j'ai dépassé).
A gauche le M60, à droite Steeve.
Je me retrouve à la hauteur du M60, qui veut défendre sa place et il accélère lui aussi. Je rassemble alors toutes mes forces et termine en sprintant, le devançant d’une seconde.
Je termine cette course en 47’21, à la 14ème place de ma catégorie sur 62 concurrents. C’est un très bon résultat, mais à relativiser, car il n’y avait qu’une seule catégorie de vétérans, je faisais donc partie des plus jeunes (ou des moins vieux…). En élite, j’aurais été 22ème sur 35, ce qui est moins reluisant.
Linda termine 7ème de sa catégorie, bien moins marquée qu’après Ecublens. Elle n’avait pas la pression du trophée et s’est ménagée. Un break lui fera néanmoins aussi du bien.
Nous restons pour la remise des prix, dans une ambiance très sympathique en cette lisière de forêt. Certains se font servir des fondues, mais il fait trop chaud pour que cela me fasse envie. Jje me rabats sur une tranche de porc.
Pendant qu’elle grille, je me retrouve à nouveau à côté de Pierre Fournier, qui attend comme moi. Il a terminé la course en 34’08, améliorant son propre record de plus d’une minute et laissant le second à près de trois minutes : il est dans une forme extraordinaire.
La nuit est tombée et la température fraîchit, la petite jaquette n’est pas de trop. La remise des prix étant annoncée à 21h, nous avions renoncé à aller nous changer, puisqu’il fallait encore se déplacer jusqu’au village pour les vestiaires. Finalement elle débutera à 21h25….
Pas de podium ni de prix pour nous. Mais comme membres du Footing Club, nous avons contribué à l’obtention du prix du club le mieux représenté, prix qui consiste en un énorme jambon !
Nous ramenons Max et Nathalie à Moudon pour qu’ils récupèrent leur voiture, puis rentrons sur Lausanne. Nous serons au lit à 23 heures.
Cadeau souvenir : un sachet de fondue, un bracelet fluo
Presse
24 heures du 10.07.2010